Vernissage:
Jeudi 2 mai à 18h
Le calme après la tempête est désormais devenu le calme avant la tempête. Les prochains crashs financiers sont d’ores et déjà annoncés dans une sorte de météo globale économique. Et pourquoi on ne donnerait pas des noms à ces crashs comme on le donne aux tempêtes, il y a le choix: Ronald, Margaret, George… juste pour nommer les plus connus qui viennent à l’esprit.
Après chaque tempête on improvise, on répare, on reconstruit, on bricole avec ce que la tempête a laissé. Désormais l’économie capitaliste est arrivée à ce stade-là aussi, avec des bouts et des ficelles...
L’exposition «Après la tempête» propose un regard kaléidoscopique et anticipatif sur cette histoire d’une civilisation, d’un système de société après la tempête. Et ceci à travers une archéologie du présent et par une esthétique expérimentale qui crée un «regard en progrès» en face d’une crise permanente car sérielle…une crise qu’on nous présente faussement comme le temps, prévisible et imprévisible.
Faussement parce que le temps de l’humanité se fait sur des conceptions, des idées, des éthiques façonnables et changeables.
L’installation «Après la tempête» propose un récit, celui d’un après comme un présent. Comme dans chaque anticipation il s’agit de représenter la vie du présent dans un futur, de construire à travers cette distanciation une hyper-métaphore dans le temps, et ainsi proposer un espace, un tunnel du temps qui est toujours un espace critique.
La construction d’une grande yourte géodésique en parapluies cassés au milieu de l’espace sera le centre ouvert d’une installation en tableaux trouvés, sculptures, photographies, dessins et textes qui se propagent dans l’espace et sur le mur.
Les matérialités mises en composition dans des tableaux trouvés - en antagonisme de la décomposition, qualité qui leur échappe parfois, comme dans le cas du plastique qui se morcelle, devient corps étranger dans l’organique et qui a déjà crée un nouveau continent flottant dans l’océan Pacifique - sont des échappées belles à la poubelle.
Les sculptures exposées ont souvent comme forme de base un bout de bois flottant ou d’autres matières flot¬tantes qui restent après des inondations.
Des autres sculptures sont fait des objets récupérés sur la rue, comme par exemple une sculpture diptyque de deux mannequins de sauvetage en plastique couleur chair, simulation burlesque des torses grecs ou romains.
Tous les éléments dans l’espace et sur les murs, inclus une grande peinture murale, forment un ensemble qui veut rappeler des mises en scène des musées ethnologiques ou historiques. (Thomas Schunke)