jeudi 7 mars dès 16h
Une silhouette tremblée,
une affirmation hypnotique,
un contour,
ça appelle ce qu’il y a de plus reculé en nous, de plus secret,
ce point – ce trou noir, qui respire, calme,
absolument irrécupérable qui échappe à l’emprise de toute société.
Nous cherchons ce point noir, mais nous ne le retrouvons pas, il disparaît, il est toujours en mouvement, jamais le même. Ses infinies variations nous parlent de lui, ce noir qui a croisé celui que nous cherchons, l’étincelle démente, de grandes cavales autour de l’écrin, et qui brille du même éclat. Mais plus les ronds noirs tournent, s’effacent, fusionnent, plus nous allons vers celui que nous avons perdu et qui se recompose à l’intérieur de nous, au même rythme que la respiration lente des corps cinétiques,
qui ouvre sur la clarté,
non d’une étoile, mais d’une maison déserte, dans la sauvagerie, cet endroit brûlé qui se recompose sous nos yeux avec un corps harnaché au lent balancement de nouvelles planètes.
Ce corps nouveau explore les interstices, les lignes de fuite, se plie, se courbe dans le désert fou de la révolte. Il joue avec la lumière, ses variations d’intensité, là où elle va, elle nous regarde, vers une ivresse où s’ouvrent les parois rupestres.
Une orchestration de l’ombre et de la lumière attise la rencontre entre ce trou noir oublié, ce repli de cosmos en soi, et ces autres corps qui lentement nous appellent du plus loin que l’oubli, là où l’aura d’un trip continue d’élever son vertige. Ces aventures parallèles, faites de failles brusques ou d’arches langoureuses ravivent, avec la respiration de l’espace, lente et puissante, ce trou noir qui nous attend au tournant du langage.
Il nous défie de faire surgir hors de son royaume percé la mer, le sable, l’éternité.
Un monde qui pourrait s’offrir en extase à nos pieds. Sous les mouvements saccadés, angulaires, fluides ou contorsionnés, nous voyons la nervure jouissive de tout recommencement, le corps avance soumis ou en résistance d’une scène en constante évolution, il se meut en couleur et en néon dans la nuit si blanche qu’on distingue une veine qui bat.
Des inflexions blotties dans les cachettes d’un monde nouveau.
Pour allumer sa soif.
Révolte !
Texte par Adèle Rosenfeld
Soutien de la Ville de Genève, Loterie Romande, Fondation Ernst Göhner, Fondation suisse des artistes interprètes SIS, Le Fonds mécénat SIG
Coproduction: Halle Nord, Mapping Festival
du mardi au samedi de 14h à 18h
les vitrines sont visibles 24/7 depuis le passage des Halles de l'Ile