Benoît Billotte
Passeggiata

Lauréat de la Bourse act-art 2014
Dans le cadre de sa mission, act-art renouvelle la bourse qu’elle a créée en 2012. Cette bourse est destinée à soutenir un artiste affilié à une association membre de la Fédération act-art dans la réalisation d’un projet artistique par un soutien financier et une exposition personnelle. Benoît Billotte est le lauréat 2014. Il proposera un travail qui s’inspire du site d’Ostia Antica en Italie.

Passeggiata ou promenade en français, trouve son point de départ lors d’une visite d’Ostia Antica en Italie. Ce site archéologique présente une concentration surprenante de ruines, au point même d’en conserver des fragments qui restent cependant inutilisables dans un projet de reconstruction. Ces morceaux de colonnes, chapiteaux ou entablements sont alors rangés dans un lapidarium, à l’instar de documents anodins au sein d’une archive encore indéterminée.
Dans cet ordonnancement, les formes qui s’en dégagent deviennent des objets en soi, des constructions proche de modèles réduits ou pourquoi pas des sculptures pouvant évoquer parfois le minimalisme. Par cet alignement et cette décontextualisation, elles semblent en attente d’un intérêt, d’un regard pour venir les activer.
Tel un lexique de formes, ces morceaux d’architecture se prêtent à l’observation et surtout à l’imagination pour y trouver leurs multiples combinaisons possibles. Chacun de ces éléments peut faire parti d’un tout, d’une structure qu'il ne tient qu’à nous d’inventer, de concevoir, de construire.
Pour rendre ce jeu d’assemblage possible, Passeggiata propose le moulage en pvc de toute une série de fragments de ruines. Tels des seaux de plage, ces matrices sont à disposition de tous pour être employées dans un bac à sable mis à disposition pour cet effet. Chacun peut y faire ses tirages, dupliquer à l’infini une forme, en combiner plusieurs, créer son propre agencement et composer son champ de ruines.
Le geste y est vain et absurde. Pourquoi dupliquer des restes d’architecture antique et d’autant plus en sable ? L’extrême fragilité du matériau souligne une inscription dans le temps, ici éphémère, impossible à conserver. Les ruines sont les éléments indiciels d’une histoire advenue et désormais disparue. Ici leur possible réplique invite davantage à une projection, à un récit en train de se faire.
Tel un jeu des possibles, ces moulages de fragments de ruines n’attendent qu’à être activés par nous.

avec l’aide technique de Mike&Mike - www.mikeandmike.ch
Benoît Billotte est représenté par la Galerie Studio Sandra Recio - www.sandrarecio.com