Jeudi 8 juin, 18h
A l'intérieur de notre corps, se trouvent bien sûr des organes mais aussi des voix, des circulations, des pensées et des matières... Il y a ce que nous ressentons plus que nous voyons et ce qui reste plus insaisissable.
Architectures intérieures
En imaginant le corps comme une maison avec ses différents espaces, le projet de les rendre tangibles par le dessin et le volume est le point de départ d'un travail en développement. Lignes et objets en trois dimensions comme pensée et matière se déposent sur les murs et sur le sol créant ainsi un espace qui se définit dans des rapports d'analogies ou par des dissociations qui seraient malgré tout complémentaires.
Lignes intérieures
Le lacis de lignes libres et multiples, fragmentées ou continues, dessinent des sortes de paysages qui abolissent matérialité et verticalité des murs. Ceux-ci deviennent le support d'une transformation possible, d'un espace ouvert par des tracés qui fuient et des perspectives qui se déploient en surface. Indices de réseaux et de formes qui révèlent une activité mentale plus que l'image d'un panorama immédiatement reconnaissable. Esquisse sans mesure d'une expression de la pensée qui raconterait en même temps la fugacité et l'accomplissement d'une idée.
Figurations intérieures
Installé sur le sol, un tube en tissu -présence physique- détermine un espace plus confiné. Par sa texture et sa forme il se réfère à l'organe invisible de l'extérieur mais également au plan d'une proto-architecture. L'habitation-organique vue autant comme protection que réceptacle est peinte en rose car, s'il est vrai que cette couleur se rapproche de la chair, elle rend compte aussi ici du floral et du féminin.
Rencontres intérieures
Réactions chimiques, transformations physiques, pensées... Les rencontres qui se jouent à l'intérieur de notre corps sont multiples et induisent le rapport au monde qui nous entoure. L'observation permet de s'en rapprocher et le dessin de traduire certaines émotions. Par la présentation d'une collection subjective de végétaux et animaux rencontrés puis représentés se partagent par l'évocation graphique d'autres vies intérieures.
Pascale Favre est née en 1970 à Genève où elle vit et travaille. Elle a étudié l’architecture d’intérieur de 1990 à 1994 à l’Ecole supérieure d’Arts appliqués de Genève, elle a ensuite poursuivi ses études à l’Ecole des Beaux-arts de Genève de 1998 à 2002. Entre-temps, elle a collaboré comme architecte d’intérieur en Allemagne puis s’est consacrée à la musique baroque. Après avoir obtenu son diplôme aux Beaux-arts, ainsi que le prix du Fonds cantonal d’art contemporain, elle a travaillé comme assistante dans l’atelier de dessin et peinture des Beaux-arts de Genève avant de recevoir une bourse et une résidence pour Le Caire. Depuis son retour elle enseigne au CFPA dans la classe préparatoire d’art et de design. En parallèle, elle rejoint de 2006 à 2016 le comité des éditions art&fiction. Outre l’enseignement et l’édition, elle développe son travail artistique. En 2010, elle est lauréate de la bourse Alice Bailly et remporte la bourse d’aide à l’illustration en 2016.
Son travail personnel s’articule autour du dessin, de l’installation et de l’écriture dont elle se sert afin de créer un lien ténu avec l’espace, qu’il soit représenté, décrit, mémorisé ou réapproprié. Elle prend les images mentales et l’activité de la mémoire comme matière première de ses recherches afin de poser et/ou décaler un regard sur le paysage, l’urbain, l’espace public ou privé voire l’intime.
Mardi - Samedi : 14h / 18h