Serial Parallels, 2019
9 min

Marqué par la verticalité de Hong Kong où il a emménagé il y a quelques années, Max Hattler a réalisé cette vidéo d’animation à partir 240 photographies de tours d’habitation de la mégapole.

Le rythme visuel produit par le déroulement ascendant/descendant des barres d’immeubles, rappelant le flicker cinématographique, est amplifié par une bande son évoquant à la fois les engrenages mécaniques industriels et des sons plus intimes, comme les cliquetis discrets de sonorités quotidiennes. Tantôt festives et chatoyantes, tantôt frôlant la rupture épileptique, les surfaces dénuées d’horizon semblent pulser, respirer, se distordre au gré de dérapages de perspectives altérant nos perceptions.

L’ordre quadrillé de ce gigantisme urbanistico-architectural laisse pourtant entrevoir, à travers de minuscules indices, le chaos créatif des vies invisibles qui occupent ces volumes : battements de fenêtres, habits étendus au dessus du vide, climatiseurs comme autant d’interrupteurs d’un panneau de non-contrôle : un commentaire poétique sur une certaine tendance humaine à l’accélérationnisme et à la sur-densification des territoires…

Né à Ulm en Allemagne, Max Hattler a effectué ses études à Londres - Bachelor à Goldsmith, Master en animation au Royal College of Arts, Doctorat à l’University of East London - et enseigne actuellement à la School of Creative Media de la City University de Hong Kong. Ses court-métrages d’animation, installations et performances audio-visuelles explorent le rapport entre figuration et abstraction. Serial Parallels a été récompensé par de nombreux festivals, dont Animatou, manifestation qui suit le travail de Max Hattler depuis des années.

La programmation vidéo 2021 de la capsule 2 a été confiée à Maud Pollien. 

Diplômée en Histoire de l’art (Université de Genève) et en Théories et pratiques du cinéma (Université de Lausanne), Maud Pollien a été co-programmatrice du Cinéma Spoutnik (Usine, Genève) de 2011 à 2015 avant de poursuivre son parcours au Centre de la Photographie Genève. Elle mène depuis 2017 une thèse de doctorat autour des modes de soutien et de diffusion de l’art vidéo.